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Paris 2024 : pour les héros paralympiques comme Aurélie Aubert, Charles Noakes ou Frédéric Villeroux, l’heure du service après-vente

Charles Noakes n’a pas encore la notoriété d’une rock star, mais le champion paralympique de badminton ne passe plus inaperçu. Samedi 2 novembre, à la halle Chaban-Delmas de Valence (Drôme), le sportif de 27 ans était l’invité vedette des championnats de France de para badminton. « Comment se passe la tournée médiatique ? Tu en as marre ?, l’interpelle un collègue badiste. Le coup d’envoi d’un match du FC Nantes [le 30 septembre contre l’ASSE], une salle à ton nom [au Creps des Pays de la Loire], c’est beau… »
Le licencié du club de Saint-Herblain (Loire-Atlantique) prend le temps d’une photo et d’échanger quelques mots, avec un ado lui aussi de petite taille ou une femme sourde, heureuse de lui parler. Propulsés de l’ombre à la lumière par la magie d’un événement planétaire à domicile, les héros paralympiques de Paris 2024 doivent désormais gérer « l’après » et apprivoiser leur nouveau statut.
« Un match a changé ma vie », résume Charles Noakes au Monde, allusion à sa victoire avec panache en finale le 2 septembre contre le Britannique Krysten Coombs. Sa notoriété naissante ne se limite pas aux « fous du volant ». Les gens le reconnaissent dans la rue, « cinq à six fois par jour à Nantes, à Paris et un peu partout ».
« On voit l’enthousiasme autour de la personnalité de Charles, c’est quelqu’un qui passe bien et qui a un message à faire passer, commente Yohan Penel, président de la Fédération française de badminton. Il faudrait quasiment un boulot à temps plein pour gérer son agenda média. » Il est passé deux fois au « 20 heures » de France 2, a eu les honneurs de l’émission branchée « Clique » sur Canal+ et de médias comme Kombini et Brut… « Du jour au lendemain, toute la presse veut t’interviewer, relate Noakes. Je ne m’attendais pas à ça, je ne pensais pas être autant apprécié. »
Jusqu’à susciter « une grande fatigue » et parfois « ressentir un poids ». « Il faut garder une bonne posture, éviter les lapsus, ce n’est pas évident. C’est un autre type de sport », glisse-t-il. Le badiste songe à prendre un agent pour se professionnaliser mais il ne se plaint pas : « Dans l’ensemble, je suis très heureux d’avoir cette reconnaissance. »
Elle aussi restera comme l’un des visages des Jeux paralympiques : Aurélie Aubert est entrée dans le cœur des Français en devenant la première médaillée tricolore de la boccia, discipline jusque-là confidentielle proche de la pétanque et du curling. Accueil triomphal au Club France, champagne sur les Champs-Elysées chez un partenaire premium de Paris 2024…, elle est choisie pour éteindre la flamme lors de la cérémonie de clôture au Stade de France, et bascule dans une nouvelle dimension.
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